SERGE CHARCHOUNE (1888 - 1975)
SERGE CHARCHOUNE (1888 - 1975)
Embedded Files
1888
1888
Sergej Ivanovitch Charchoune naît le 17 août à Bougourouslan, une petite ville de province russe de Samara, à l'ouest des Monts Oural et sur les rives de Kinel, un affluent de la Volga. Son père, d'origine slovaque, est commerçant. Aîné de quatre enfants, il perd sa mère à l'âge de treize ans. Le tempérament difficile de son père lui fait développer un caractère solitaire et renfermé sur lui-même. Comme il le reconnaîtra plus tard, le seul contact qu'il avait à cette époque était celui qui le liait à la nature.
Sergej Ivanovitch Charchoune naît le 17 août à Bougourouslan, une petite ville de province russe de Samara, à l'ouest des Monts Oural et sur les rives de Kinel, un affluent de la Volga. Son père, d'origine slovaque, est commerçant. Aîné de quatre enfants, il perd sa mère à l'âge de treize ans. Le tempérament difficile de son père lui fait développer un caractère solitaire et renfermé sur lui-même. Comme il le reconnaîtra plus tard, le seul contact qu'il avait à cette époque était celui qui le liait à la nature.
1900
1900
On l'envoie à une école de commerce à Simbirsk, mais les études ne l'intéressent pas. D'un caractère imaginatif, il préfère se consacrer à la lecture.
On l'envoie à une école de commerce à Simbirsk, mais les études ne l'intéressent pas. D'un caractère imaginatif, il préfère se consacrer à la lecture.
1905
1905
Charchoune découvre la peinture grâce au temps libre dont il dispose lors d'une grève politique à laquelle participent les étudiants. En se basant sur la nature, il peint des paysages « lyriques », et conçoit déjà l'art comme « le domaine de l'extase ».
Charchoune découvre la peinture grâce au temps libre dont il dispose lors d'une grève politique à laquelle participent les étudiants. En se basant sur la nature, il peint des paysages « lyriques », et conçoit déjà l'art comme « le domaine de l'extase ».
Il passe le concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Kazan mais n'est pas reçu. Il lit des écrivains russes de « l'âge d'argent ».
Il passe le concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Kazan mais n'est pas reçu. Il lit des écrivains russes de « l'âge d'argent ».
1909-1910
1909-1910
Il arrive à Moscou, qui est à l'époque une ville riche ouverte aux influences avant-gardistes européennes. Le fauvisme lui révèle les plans de couleurs et favorise la propension de l'artiste à ce qu'on pourrait appeler son « expressionnisme ornemental ».
Il arrive à Moscou, qui est à l'époque une ville riche ouverte aux influences avant-gardistes européennes. Le fauvisme lui révèle les plans de couleurs et favorise la propension de l'artiste à ce qu'on pourrait appeler son « expressionnisme ornemental ».
Il assiste à l'exposition de La Libre Esthétique, où Larionov expose sa première peinture rayonniste. L'exposition cubiste qui est organisée l'année suivante à Moscou, avec des œuvres de Picasso, Braque, Juan Gris, Derain et Léger, fait sensation dans la capitale russe. La découverte du cubisme va libérer Charchoune d'une représentation jusqu'alors plus littéraire et intuitive, et sera à l'origine de son voyage à Paris deux ans plus tard. À Moscou, il fréquente le groupe de Larionov et Gontcharova, mais ne partage ni la conception rayonniste du premier ni l'influence expressionniste du second.
Il assiste à l'exposition de La Libre Esthétique, où Larionov expose sa première peinture rayonniste. L'exposition cubiste qui est organisée l'année suivante à Moscou, avec des œuvres de Picasso, Braque, Juan Gris, Derain et Léger, fait sensation dans la capitale russe. La découverte du cubisme va libérer Charchoune d'une représentation jusqu'alors plus littéraire et intuitive, et sera à l'origine de son voyage à Paris deux ans plus tard. À Moscou, il fréquente le groupe de Larionov et Gontcharova, mais ne partage ni la conception rayonniste du premier ni l'influence expressionniste du second.
En 1910 il est appelé par l'armée pour effectuer un service militaire de trois ans.
En 1910 il est appelé par l'armée pour effectuer un service militaire de trois ans.
Serge Charchoune vers 1922-1925
Par Man Ray (1890-1976)
1912
1912
Il déserte l'armée et se réfugie à Berlin où il reste deux mois. Il y assiste au Premier Salon d'Automne, où il découvre les œuvres de Corinth et de Pascin. À la National-galerie, il est particulièrement captivé par trois œuvres de Manet.
Il déserte l'armée et se réfugie à Berlin où il reste deux mois. Il y assiste au Premier Salon d'Automne, où il découvre les œuvres de Corinth et de Pascin. À la National-galerie, il est particulièrement captivé par trois œuvres de Manet.
Échappant à l'attirance qu'il ressent pour la couleur, il s'éloigne de l'expressionnisme allemand auquel il attribue une sensibilité trop exacerbée, et opte pour l'ordre cubiste. Son objectif suivant est Paris.
Échappant à l'attirance qu'il ressent pour la couleur, il s'éloigne de l'expressionnisme allemand auquel il attribue une sensibilité trop exacerbée, et opte pour l'ordre cubiste. Son objectif suivant est Paris.
À peine arrivé dans la capitale française, il s'inscrit provisoirement à l'académie russe de Marie Vassilieff. Il visite le Louvre et s'enthousiasme pour Delacroix, Chardin et les frères Le Nain. Il retrouve le cubisme initial de Picasso et de Braque à la galerie de Daniel-Henry Kahnweiler, ainsi que l'art de Matisse. Il découvre Seurat.
À peine arrivé dans la capitale française, il s'inscrit provisoirement à l'académie russe de Marie Vassilieff. Il visite le Louvre et s'enthousiasme pour Delacroix, Chardin et les frères Le Nain. Il retrouve le cubisme initial de Picasso et de Braque à la galerie de Daniel-Henry Kahnweiler, ainsi que l'art de Matisse. Il découvre Seurat.
Il s'inscrit à l'académie cubiste La Palette, où il suit les cours de Metzinger, Dunoyer de Segonzac et ceux de Le Fauconnier, avec qui il s'identifie particulièrement. Le jeune Charchoune trouve chez ce peintre tout ce qu'il attendait du cubisme français: un ordre formel, un système rigoureux d'analyse des volumes, le tout allié à un profond panthéisme de caractère symbolique.
Il s'inscrit à l'académie cubiste La Palette, où il suit les cours de Metzinger, Dunoyer de Segonzac et ceux de Le Fauconnier, avec qui il s'identifie particulièrement. Le jeune Charchoune trouve chez ce peintre tout ce qu'il attendait du cubisme français: un ordre formel, un système rigoureux d'analyse des volumes, le tout allié à un profond panthéisme de caractère symbolique.
1913
1913
Il rencontre Hélène Grünhoff, jeune sculptrice d'origine slave, disciple de Bourdelle et d'Archipenko, qui sera sa compagne pendant dix ans.
Il rencontre Hélène Grünhoff, jeune sculptrice d'origine slave, disciple de Bourdelle et d'Archipenko, qui sera sa compagne pendant dix ans.
Par l'intermédiaire de Le Fauconnier, il expose pour la première fois au Salon des Indépendants.
Par l'intermédiaire de Le Fauconnier, il expose pour la première fois au Salon des Indépendants.
Sentier calligraphe, 1917. H/T 23 - 31 cm.
Collection particulière, Paris.
1914-1917
1914-1917
Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, Charchoune se réfugie à Barcelone, comme d'autres artistes européens tels qu'Albert Gleizes, Marie Laurencin, Arthur Cravan, Olga Sacharoff, les Delaunay et Francis Picabia, qui lancera depuis Barcelone sa revue dadaïste 391. Barcelone devient ainsi un centre avant-gardiste de premier ordre, grâce aux expositions que Josep Dalmau organise pour tous ces artistes. Charchoune expose à deux reprises dans sa galerie, en 1916 aux côtés d'Hélène Grünhoff, puis individuellement en 1917. Il s'agit des premières expositions de peinture abstraite organisées en Espagne. Les tableaux que Charchoune peint à Barcelone constituent l'ossature de son œuvre postérieure et sont les premiers exemples d'art abstrait réalisés en Espagne. La céramique moderniste lui révėle toute une série d'éléments géométriques et d'arabesques propres aux motifs arabes et médiévaux espagnols, qui ne sont pas sans similitudes avec les arts décoratifs des traditions russe et slave. Ils sont directement à l'origine des Paysages élastiques d'inspiration dadaïste que l'artiste peindra dans les années trente. Les azulejos l'aident à préciser son concept d'«art ornemental », qui prend forme dans ses tableaux coloristes et décoratifs de l'époque.
Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, Charchoune se réfugie à Barcelone, comme d'autres artistes européens tels qu'Albert Gleizes, Marie Laurencin, Arthur Cravan, Olga Sacharoff, les Delaunay et Francis Picabia, qui lancera depuis Barcelone sa revue dadaïste 391. Barcelone devient ainsi un centre avant-gardiste de premier ordre, grâce aux expositions que Josep Dalmau organise pour tous ces artistes. Charchoune expose à deux reprises dans sa galerie, en 1916 aux côtés d'Hélène Grünhoff, puis individuellement en 1917. Il s'agit des premières expositions de peinture abstraite organisées en Espagne. Les tableaux que Charchoune peint à Barcelone constituent l'ossature de son œuvre postérieure et sont les premiers exemples d'art abstrait réalisés en Espagne. La céramique moderniste lui révėle toute une série d'éléments géométriques et d'arabesques propres aux motifs arabes et médiévaux espagnols, qui ne sont pas sans similitudes avec les arts décoratifs des traditions russe et slave. Ils sont directement à l'origine des Paysages élastiques d'inspiration dadaïste que l'artiste peindra dans les années trente. Les azulejos l'aident à préciser son concept d'«art ornemental », qui prend forme dans ses tableaux coloristes et décoratifs de l'époque.
1917
1917
La Révolution Russe éclate et Charchoune s'inscrit sur les listes du corps expéditionnaire russe en France pour aller rejoindre les contre-révolutionnaires, mais il est contraint d'abandonner ce projet lorsqu'il attrape la fameuse « grippe espagnole ».
La Révolution Russe éclate et Charchoune s'inscrit sur les listes du corps expéditionnaire russe en France pour aller rejoindre les contre-révolutionnaires, mais il est contraint d'abandonner ce projet lorsqu'il attrape la fameuse « grippe espagnole ».
1919-1920
1919-1920
Il rentre à Paris. En mai 1920, il réalise avec Hélène Grünhoff sa première exposition parisienne dans la librairie André Forny et intègre le mouvement dada. L'exaltation de l'absurde n'est pas nouvelle pour Charchoune, puisqu'elle était déjà présente dans la littérature russe contemporaine qu'il avait lue dans son pays natal, et plus particulièrement dans les écrits d'Andreï Bielyï, écrivain présentant certaines affinités avec l'anthroposophie de Rudolf Steiner et l'un des représentants les plus singuliers du symbolisme russe.
Il rentre à Paris. En mai 1920, il réalise avec Hélène Grünhoff sa première exposition parisienne dans la librairie André Forny et intègre le mouvement dada. L'exaltation de l'absurde n'est pas nouvelle pour Charchoune, puisqu'elle était déjà présente dans la littérature russe contemporaine qu'il avait lue dans son pays natal, et plus particulièrement dans les écrits d'Andreï Bielyï, écrivain présentant certaines affinités avec l'anthroposophie de Rudolf Steiner et l'un des représentants les plus singuliers du symbolisme russe.
Charchoune assiste en tant que spectateur au Festival Dada, seconde grande manifestation du groupe, organisé Salle Gaveau. Le public lance des œufs et des tomates sur la scène, où sont représentées des œuvres de Tzara, Breton, Soupault, Ribemont-Dessaignes, Picabia et Eluard. Charchoune envoie à Picabia un dessin à la plume pour sa revue 391. Ce dessin est publié et Picabia l'invite à la présentation d'un de ses livres. L'artiste russe devient ainsi l'un des participants assidus des dimanches de Picabia, et il commence à fréquenter les réunions dadaïstes du café La Certa. Il participe également à la scandaleuse inauguration de l'exposition de Max Ernst à la librairie Sans Pareil, organisée par Tristan Tzara.
Charchoune assiste en tant que spectateur au Festival Dada, seconde grande manifestation du groupe, organisé Salle Gaveau. Le public lance des œufs et des tomates sur la scène, où sont représentées des œuvres de Tzara, Breton, Soupault, Ribemont-Dessaignes, Picabia et Eluard. Charchoune envoie à Picabia un dessin à la plume pour sa revue 391. Ce dessin est publié et Picabia l'invite à la présentation d'un de ses livres. L'artiste russe devient ainsi l'un des participants assidus des dimanches de Picabia, et il commence à fréquenter les réunions dadaïstes du café La Certa. Il participe également à la scandaleuse inauguration de l'exposition de Max Ernst à la librairie Sans Pareil, organisée par Tristan Tzara.
André Breton, Philippe Soupault, Jacques Rigaut, Benjamin Péret, Serge Charchoune.
devant la vitrine de "Sans Pareil" lors de l'exposition Dada Max Ernst en mai 1921.
Photo Susanne Naguy
1921
1921
Bien que Charchoune assiste plus qu'il ne participe au phénomène dadaïste, comme il affirmera plus tard, il devient de fait l'un des membres assidus du groupe parisien. En juin, il participe à la manifestation internationale « Salon Dada » à la galerie Montaigne, qui doit être interrompue en raison des violents incidents orchestrés par Marinetti.
Bien que Charchoune assiste plus qu'il ne participe au phénomène dadaïste, comme il affirmera plus tard, il devient de fait l'un des membres assidus du groupe parisien. En juin, il participe à la manifestation internationale « Salon Dada » à la galerie Montaigne, qui doit être interrompue en raison des violents incidents orchestrés par Marinetti.
Le désir de retourner dans son pays, jusqu'alors latent, est renforcé par l'attirance exercée dans ces débuts par la Révolution d'Octobre sur l'avant-garde russe. En hiver, il se décide enfin à préparer son voyage, parallèlement à la réalisation de L'Œil cacodylate, œuvre collective dans laquelle Picabia avait peint le troisième œil de la connaissance, et où la signature de Charchoune en russe et en français, accompagnée des mots « Soleil russe » autour de l'œil, revêtait un rôle particulier. Au vu de cette signature, la danseuse Isidora Duncan déduit que Charchoune souhaite, comme elle, rejoindre la Russie, et demande à Picabia de le lui présenter afin de lui demander des conseils pour son voyage. L'échec cuisant de la soirée organisée par Charchoune le 21 octobre au café Caméléon le fait prendre ses distances avec le groupe. C'est à cette période qu'il écrit et illustre son unique livre en français, le poème Foule immobile, sous la supervision de Philippe Soupault.
Le désir de retourner dans son pays, jusqu'alors latent, est renforcé par l'attirance exercée dans ces débuts par la Révolution d'Octobre sur l'avant-garde russe. En hiver, il se décide enfin à préparer son voyage, parallèlement à la réalisation de L'Œil cacodylate, œuvre collective dans laquelle Picabia avait peint le troisième œil de la connaissance, et où la signature de Charchoune en russe et en français, accompagnée des mots « Soleil russe » autour de l'œil, revêtait un rôle particulier. Au vu de cette signature, la danseuse Isidora Duncan déduit que Charchoune souhaite, comme elle, rejoindre la Russie, et demande à Picabia de le lui présenter afin de lui demander des conseils pour son voyage. L'échec cuisant de la soirée organisée par Charchoune le 21 octobre au café Caméléon le fait prendre ses distances avec le groupe. C'est à cette période qu'il écrit et illustre son unique livre en français, le poème Foule immobile, sous la supervision de Philippe Soupault.
1922
1922
Il tente de retourner à ce que beaucoup d'émigrés russes imaginaient être la nouvelle Russie post-révolutionnaire, et se rend à Berlin afin d'y obtenir le visa nécessaire pour rentrer dans son pays. Il y rencontre à nouveau Isidora Duncan, lors d'une soirée organisée par les poètes russes Maïakovski, Yessenine et Kusikov. La danseuse qui vient de rentrer de Russie très déçue par le tour qu'a pris la révolution bolchevique, le dissuade d'entreprendre ce voyage. Sa campagne Hélène Grünhoff partira seule. A Berlin, où il reste plus d'un an, il développe son idée première de Cubisme ornemental à la lumière de ses dernières expériences, et en se basant toujours sur le cubisme initial de Picasso et de Braque.
Il tente de retourner à ce que beaucoup d'émigrés russes imaginaient être la nouvelle Russie post-révolutionnaire, et se rend à Berlin afin d'y obtenir le visa nécessaire pour rentrer dans son pays. Il y rencontre à nouveau Isidora Duncan, lors d'une soirée organisée par les poètes russes Maïakovski, Yessenine et Kusikov. La danseuse qui vient de rentrer de Russie très déçue par le tour qu'a pris la révolution bolchevique, le dissuade d'entreprendre ce voyage. Sa campagne Hélène Grünhoff partira seule. A Berlin, où il reste plus d'un an, il développe son idée première de Cubisme ornemental à la lumière de ses dernières expériences, et en se basant toujours sur le cubisme initial de Picasso et de Braque.
Il réintroduit l'objet dans sa peinture et laisse de côté les couleurs vives de son étape barcelonaise, se rapprochant d'un cubisme plus orthodoxe.
Il réintroduit l'objet dans sa peinture et laisse de côté les couleurs vives de son étape barcelonaise, se rapprochant d'un cubisme plus orthodoxe.
En septembre, il expose à la galerie Der Stürm dirigée par Herwarth Walden, aux côtés d'Hélène Grünhoff, et participe avec Théo Van Doesburg, Lissitzky, Pugny et Jawlensky à une exposition collective d'art russe la "Grosse Berliner Ausstellung" à la galerie Van Diemen de Berlin.
En septembre, il expose à la galerie Der Stürm dirigée par Herwarth Walden, aux côtés d'Hélène Grünhoff, et participe avec Théo Van Doesburg, Lissitzky, Pugny et Jawlensky à une exposition collective d'art russe la "Grosse Berliner Ausstellung" à la galerie Van Diemen de Berlin.
Il publie quelques articles en russe sur le thème du dadaïsme et fonde la revue Transbordeur Dada. Il collabore également à la revue de Theo Van Doesburg, Mécano, et assiste aux soirées organisées en honneur de Schwitters à la galerie Der Stürm
Il publie quelques articles en russe sur le thème du dadaïsme et fonde la revue Transbordeur Dada. Il collabore également à la revue de Theo Van Doesburg, Mécano, et assiste aux soirées organisées en honneur de Schwitters à la galerie Der Stürm
À Berlin, il retrouve Bielyï qui vient de collaborer avec Rudolf Steiner pour son Goethanum, en Suisse.
À Berlin, il retrouve Bielyï qui vient de collaborer avec Rudolf Steiner pour son Goethanum, en Suisse.
Francis Picabia. L'Œil cacodylate, 1921
Collection Centre Pompidou MNAM CCI, Paris.
Cubisme ornemental, 1922. H/T 41 - 33 cm.
Collection particulière, Paris.
1923-1924
1923-1924
Toujours dans la capitale allemande, il expose en mars 1923 à la librairie Sarja aux côtés de Xenia Boguslawskaja et d'Elena Liesner.
Toujours dans la capitale allemande, il expose en mars 1923 à la librairie Sarja aux côtés de Xenia Boguslawskaja et d'Elena Liesner.
En juillet de cette même année, il rentre à Paris, où il s'établit définitivement. Il y vit les derniers soubresauts du dadaïsme et réalise que le cubisme en tant que tel a disparu, et s'intéresse au purisme. Il rejette le surréalisme qu'il considère comme un mouvement déstabilisateur, de la même façon qu'il avait décidé, plusieurs années auparavant, de s'éloigner de l'expressionnisme. Se sentant profondément dadaïste il participe encore comme illustrateur à la revue Merz fondée à Hanovre par Schwitters, et à la revue Manomètre éditée à Lyon par Malespine.
En juillet de cette même année, il rentre à Paris, où il s'établit définitivement. Il y vit les derniers soubresauts du dadaïsme et réalise que le cubisme en tant que tel a disparu, et s'intéresse au purisme. Il rejette le surréalisme qu'il considère comme un mouvement déstabilisateur, de la même façon qu'il avait décidé, plusieurs années auparavant, de s'éloigner de l'expressionnisme. Se sentant profondément dadaïste il participe encore comme illustrateur à la revue Merz fondée à Hanovre par Schwitters, et à la revue Manomètre éditée à Lyon par Malespine.
1925-1927
1925-1927
À la recherche d'un nouvel ordre plastique, Charchoune est toujours en contact avec l'anthroposophie de Rudolf Steiner, qui avait été très bien accueillie par les bohèmes russes de Montparnasse. Ce système de pensée recèle une éthique et une esthétique, ainsi qu'une nouvelle impulsion créatrice qui envahissent la vie et l'œuvre de l'artiste
À la recherche d'un nouvel ordre plastique, Charchoune est toujours en contact avec l'anthroposophie de Rudolf Steiner, qui avait été très bien accueillie par les bohèmes russes de Montparnasse. Ce système de pensée recèle une éthique et une esthétique, ainsi qu'une nouvelle impulsion créatrice qui envahissent la vie et l'œuvre de l'artiste
Il fait la connaissance d'André Level propriétertaire de la galerie Percier à Paris, sous la protection duquel il exposera jusqu'à la crise financière de 1929. Waldemar George organise une exposition de l'artiste à la galerie Jeanne Bucher avec ses œuvres de la série Cubisme ornemental. Il y vend la plupart de ses tableaux et entreprend ses premiers grands formats. Nadia Khodassevitch -future épouse de Léger- et son compagnon le peintre polonais Grabovski, le présentent à Ozenfant, dont l'influence est palpable dans les œuvres puristes de Charchoune de cette période. L'objet y est de plus en plus monumental, tendant même à l'emblématique. En 1927, il expose ses tableaux puristes lors d'une exposition individuelle à la galerie Aubier, pour laquelle Ozenfant écrit le texte de présentation du catalogue.
Il fait la connaissance d'André Level propriétertaire de la galerie Percier à Paris, sous la protection duquel il exposera jusqu'à la crise financière de 1929. Waldemar George organise une exposition de l'artiste à la galerie Jeanne Bucher avec ses œuvres de la série Cubisme ornemental. Il y vend la plupart de ses tableaux et entreprend ses premiers grands formats. Nadia Khodassevitch -future épouse de Léger- et son compagnon le peintre polonais Grabovski, le présentent à Ozenfant, dont l'influence est palpable dans les œuvres puristes de Charchoune de cette période. L'objet y est de plus en plus monumental, tendant même à l'emblématique. En 1927, il expose ses tableaux puristes lors d'une exposition individuelle à la galerie Aubier, pour laquelle Ozenfant écrit le texte de présentation du catalogue.
Parallèlement, il retourne à la peinture ornementale avec ses Paysages élastiques.
Parallèlement, il retourne à la peinture ornementale avec ses Paysages élastiques.
1929-1931
1929-1931
Charchoune s'éloigne du mouvement puriste et se remet à peindre des spirales et des arabesques. Dans sa série "Paysages élastiques" et "arbres-maisons" il réconcilie le dadaïsme avec la nature. Il participe à d'importantes expositions internationales à Strasbourg, Amsterdam, Barcelone et Stockholm. Ces œuvres sont marquées par une sérénité qui ne reflète pas les difficultés économiques traversées par le peintre.
Charchoune s'éloigne du mouvement puriste et se remet à peindre des spirales et des arabesques. Dans sa série "Paysages élastiques" et "arbres-maisons" il réconcilie le dadaïsme avec la nature. Il participe à d'importantes expositions internationales à Strasbourg, Amsterdam, Barcelone et Stockholm. Ces œuvres sont marquées par une sérénité qui ne reflète pas les difficultés économiques traversées par le peintre.
Il peint également les séries "Feuilles de Température" et "Impressionnisme ornemental" dont les tableaux, horizontaux et tout petits, ont été réalisés sur des restes de toile achetés à bas prix. Ces œuvres de petit format apportent un élément nouveau la rapidité d'exécution, que revendiqueront bien plus tard les artistes gestuels.
Il peint également les séries "Feuilles de Température" et "Impressionnisme ornemental" dont les tableaux, horizontaux et tout petits, ont été réalisés sur des restes de toile achetés à bas prix. Ces œuvres de petit format apportent un élément nouveau la rapidité d'exécution, que revendiqueront bien plus tard les artistes gestuels.
1932-1942
1932-1942
En raison de la grande crise provoquée par le crack de 1929, il perd son marchand d'art et débute une longue période de pénurie économique, d'isolement et de solitude. Il passe six mois en Touraine, dans une communauté anarchiste dirigée par Louis Rimbault. Pendant les années trente, l'artiste survit grâce à l'allocation de « chômage intellectuel ». Charchoune inaugure une période plus proche de l'art figuratif. Pendant ces années son activité sera plus littéraire que picturale.
En raison de la grande crise provoquée par le crack de 1929, il perd son marchand d'art et débute une longue période de pénurie économique, d'isolement et de solitude. Il passe six mois en Touraine, dans une communauté anarchiste dirigée par Louis Rimbault. Pendant les années trente, l'artiste survit grâce à l'allocation de « chômage intellectuel ». Charchoune inaugure une période plus proche de l'art figuratif. Pendant ces années son activité sera plus littéraire que picturale.
Il collabore activement à la revue Les Nombres et resserre les liens avec les intellectuels russes de Paris au cours des soirées littéraires auxquelles il participe, comme celles de la Lampe verte organisées par Merejkovsky, ou celles du Campement dirigées par Slonim.
Il collabore activement à la revue Les Nombres et resserre les liens avec les intellectuels russes de Paris au cours des soirées littéraires auxquelles il participe, comme celles de la Lampe verte organisées par Merejkovsky, ou celles du Campement dirigées par Slonim.
Composition élastique, 1929. H/T 38 - 46 cm.
Collection particulière, Paris.
1943
1943
Le collectionneur Roger Dutilleul devient son protecteur. Il parvient à louer un atelier à la Cité Falguiére, où il vivra jusqu'en 1960. La nature morte, principal thème de sa peinture, devient le centre de ses investigations plastiques. La structure cubiste fait sa réapparition dans son œuvre.
Le collectionneur Roger Dutilleul devient son protecteur. Il parvient à louer un atelier à la Cité Falguiére, où il vivra jusqu'en 1960. La nature morte, principal thème de sa peinture, devient le centre de ses investigations plastiques. La structure cubiste fait sa réapparition dans son œuvre.
1944
1944
Par l'intermédiaire de Dutilleul, il entre en contact avec Raymond Creuze, qui deviendra son marchand et dans la galerie duquel il exposera pendant douze ans. Il recommence à réaliser de grands formats et peint ses premiers tableaux d'inspiration musicale, dont le violon devient le centre d'attention.
Par l'intermédiaire de Dutilleul, il entre en contact avec Raymond Creuze, qui deviendra son marchand et dans la galerie duquel il exposera pendant douze ans. Il recommence à réaliser de grands formats et peint ses premiers tableaux d'inspiration musicale, dont le violon devient le centre d'attention.
La mer éternelle, 1949. H/T 73 - 60 cm.
Collection particulière, Lille.
1948-1950
1948-1950
La mer lui inspire une nouvelle série abstraite composée de grandes toiles, où il réintroduit la couleur qu'il avait si longtemps réprimée. Cette période ne constitue pas une rupture dans son œuvre, puisque le côté ornemental continue à prédominer sous forme d'arabesques et de spirales.
La mer lui inspire une nouvelle série abstraite composée de grandes toiles, où il réintroduit la couleur qu'il avait si longtemps réprimée. Cette période ne constitue pas une rupture dans son œuvre, puisque le côté ornemental continue à prédominer sous forme d'arabesques et de spirales.
1952-1955
1952-1955
A partir de sa série sur Venise, ses compositions deviennent plus paisibles, caractérisées par une monochromie très élaborée mais légèrement plus figurative. À nouveau soumis à une abstraction progressive, l'eau courante et la musique deviennent des éléments omniprésents dans ses toiles, des œuvres de grand format que Charchoune recouvre d'une blancheur lactée.
A partir de sa série sur Venise, ses compositions deviennent plus paisibles, caractérisées par une monochromie très élaborée mais légèrement plus figurative. À nouveau soumis à une abstraction progressive, l'eau courante et la musique deviennent des éléments omniprésents dans ses toiles, des œuvres de grand format que Charchoune recouvre d'une blancheur lactée.
1956
1956
Il cesse de travailler avec Raymond Creuze. Il reçoit le prix de la « William and Noma Copley Foundation » de Chicago.
Il cesse de travailler avec Raymond Creuze. Il reçoit le prix de la « William and Noma Copley Foundation » de Chicago.
À la Cité Falguière et à Vanves, il va encore plus loin dans son processus d'abstraction par la musique, transposant sur ses toiles les sonorités diffusées par un petit transistor.
À la Cité Falguière et à Vanves, il va encore plus loin dans son processus d'abstraction par la musique, transposant sur ses toiles les sonorités diffusées par un petit transistor.
A partir de ce moment-là et jusqu'à la fin de sa vie, Charchoune utilise la musique pour réaliser une peinture à la fois ornementale et d'une grande spiritualité
A partir de ce moment-là et jusqu'à la fin de sa vie, Charchoune utilise la musique pour réaliser une peinture à la fois ornementale et d'une grande spiritualité
Ses œuvres, définitivement monochromes, sont caractérisées par la grande qualité de leur matière. Au coup de pinceau lumineux des années quarante s'ajoutent dorénavant une structure solide et un ornement central Isolé, hérité du dadaïsme et de l'arabesque mauresque, mais aussi des traditions russe et slave. Selon les propres mots de l'artiste,
Ses œuvres, définitivement monochromes, sont caractérisées par la grande qualité de leur matière. Au coup de pinceau lumineux des années quarante s'ajoutent dorénavant une structure solide et un ornement central Isolé, hérité du dadaïsme et de l'arabesque mauresque, mais aussi des traditions russe et slave. Selon les propres mots de l'artiste,
« Pour en arriver là, il m'a fallu un demi-siècle de relation avec la grandiose et extrêmement fine peinture française ».
« Pour en arriver là, il m'a fallu un demi-siècle de relation avec la grandiose et extrêmement fine peinture française ».
1957-1964
1957-1964
Plusieurs expositions individuelles de Charchoune sont organisées, dont notamment celle de la galerie Toninelli à Milan, celle d'Yvon Lambert à Vence et celle d'Alexander Iolas à New York.
Plusieurs expositions individuelles de Charchoune sont organisées, dont notamment celle de la galerie Toninelli à Milan, celle d'Yvon Lambert à Vence et celle d'Alexander Iolas à New York.
1965
1965
Charchoune est représenté dans la grande rétrospective dadaïste organisée à Zurich. Il réalise un voyage en Slovaquie, où il rencontre le poète Oscar Cepan
Charchoune est représenté dans la grande rétrospective dadaïste organisée à Zurich. Il réalise un voyage en Slovaquie, où il rencontre le poète Oscar Cepan
1971
1971
Il fait l'objet d'une importante rétrospective au Musée national d'Art Moderne de Paris.
Il fait l'objet d'une importante rétrospective au Musée national d'Art Moderne de Paris.
1974
1974
Il voyage aux îles Galapagos.
Il voyage aux îles Galapagos.
Deux expositions individuelles du peintre sont organisées, l'une à la galerie de Seine de Paris et l'autre à la galerie Lorenzelli de Milan.
Deux expositions individuelles du peintre sont organisées, l'une à la galerie de Seine de Paris et l'autre à la galerie Lorenzelli de Milan.
1975
1975
Il meurt le 24 novembre à Villeneuve-Saint-Georges et est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Il meurt le 24 novembre à Villeneuve-Saint-Georges et est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Portrait de Serge Charchoune par Jean-François Bauret, 1959
Google Sites
Report abuse